Pourrais-tu te présenter brièvement?
J’ai travaillé dix ans en animation puis en intervention, avant de passer quatre ans comme animateur scolaire de projet Fusion Jeunesse – Création de Jeux Vidéo. J’ai collaboré avec des écoles primaires et secondaires à Montréal et sur la Rive-Sud. C’est lors d’un atelier à Calixa-Lavallée que la direction m’a proposé un poste d’enseignant. Après une première année en arts plastiques, j’entame maintenant ma deuxième année en informatique.
Qu’est-ce qui t’a motivé à passer du rôle de animateur Fusion Jeunesse à celui d’enseignant ?
C’est l’appel du défi et la promesse d’un horaire stable qui m’ont mené vers l’enseignement. Le poste de animateur était stimulant mais restait limité, plus invité que mentor. Cette expérience m’a permis de développer des compétences que j’utilise aujourd’hui pour concevoir des cours engageants. La flexibilité transmise par Fusion Jeunesse m’a aussi préparé aux réalités de l’école publique.
Qu’est-ce qui t’a convaincu d’intégrer Fusion Jeunesse dans ta classe?
En tant qu’enseignant, je suis perçu davantage comme une figure d’autorité que comme un allié. Avec Fusion Jeunesse, je veux redonner aux élèves ce privilège d’avoir un intervenant extérieur, dédié uniquement à eux. Cela dit, si mon cours n’était pas déjà centré sur la création de jeux vidéo, j’aurais été convaincu d’intégrer Fusion Jeunesse pour permettre aux élèves d’apprendre autrement, à travers un projet extérieur.
Peux-tu nous donner un exemple d’un projet qui a transformé l’apprentissage de tes élèves?
La création de jeux vidéo a changé leur vision de l’apprentissage. En voyant leurs efforts se concrétiser à l’écran, même des étudiantes initialement rebutées par ce domaine ont pris goût au projet et compris l’importance de développer de nouvelles compétences. C’était beaucoup plus significatif qu’une simple note abstraite.
Quels changements as-tu observés chez tes élèves en difficulté ou moins engagés depuis l’implémentation des projets?
J’ai constaté moins d’anxiété, plus de motivation et d’assiduité. L’interdisciplinarité et l’application concrète des acquis, combinées à la créativité et à l’autonomie offertes par les projets, leur permettent de s’investir pleinement et de progresser de façon tangible.
Comment décrirais-tu la collaboration entre Fusion Jeunesse et ton école du point de vue d’un enseignant qui connaît l’organisme de l’intérieur?
La collaboration se distingue par sa transparence. Fusion Jeunesse offre aux élèves une expérience unique fondée sur leurs intérêts plutôt que sur de simples attentes scolaires. Avec toujours un pied dans l’organisme, je vois une réelle volonté de mobiliser les jeunes et de soutenir les enseignants. Les rôles sont clairs, les besoins de l’école respectés et la coopération avec les animateurs est manifeste.
Avec ton expérience, que dirais-tu à un collègue curieux d’en savoir plus sur ce type de projet en classe?
Je lui dirais que Fusion Jeunesse n’est pas seulement motivant, mais un véritable levier pédagogique. Les projets allègent le climat de classe, diminuent la résistance face aux matières et favorisent la participation de tous les élèves.
Penses-tu qu’avoir un projet dans ta classe t’a permis de bonifier ta pratique enseignante d’une certaine façon?
Oui. Ces projets m’ont appris à transformer mes cours : moins magistraux, plus dynamiques et participatifs, à l’image des ateliers animés par les animateurs.
As-tu observé un impact sur certaines compétences transversales de tes élèves? Si oui, lesquelles?
Oui, sur l’ensemble. Monter un projet les pousse à structurer leurs idées et à mobiliser leur pensée créatrice. Le travail d’équipe les oblige aussi à mieux communiquer et coopérer. Ce n’est pas immédiat, mais l’évolution entre la première et la dernière séance est frappante. Sans s’en rendre compte, ils s’épanouissent parce que leurs forces et leurs intérêts sont valorisés.
Nos activités s’intègrent au programme du ministère de l’éducation, quels conseils aurais-tu pour améliorer notre offre?
Je crois que Fusion Jeunesse gagnerait à concevoir des projets qui traversent plusieurs matières. En ce moment, seuls le cours et l’enseignant responsables en bénéficient. On pourrait, par exemple, utiliser l’anglais pour traduire un projet ou appliquer les mathématiques dans la programmation d’un jeu vidéo. S’intégrer ponctuellement dans différentes disciplines, malgré la complexité, renforcerait l’impact et la motivation des élèves.